Croire en l’homme… un défi exigeant !

« Un dessin ne justifie pas la mort d’un être humain ». Cette parole écrite en majuscule autour de bougies évoquant un crayon rappelait à tous ceux qui sont venus place du Val de Marne à St-Maurice, le 14 janvier quelques jours après les attentats de Paris qu’aucune cause, argument, fussent-ils bons, ne justifient l’assassinat prémédité d’êtres humains. 

Emerveillons-nous que des personnes en France aient voulu par milliers changer leur emploi du temps pour manifester dans la rue leur citoyenneté.

Il est essentiel que nous apprenions à discerner et à hiérarchiser nos combats…

Nous pouvons être totalement en désaccord avec les journalistes de Charlie Hebdo en prenant conscience que des paroles, des dessins peuvent être des paroles de vie ou des paroles de mort, que des dessins peuvent stigmatiser certaines pratiques mais rien ne peut légitimer le meurtre. Jésus a refusé la spirale de la violence, la vengeance, il en est mort nous laissant son testament : le lavement des pieds. Lorsque nous fréquentons l’Evangile, nous constatons que, seul, l’homme est sacré. Son accomplissement ne peut s’effectuer que dans l’exercice de sa liberté. 

François d’Assise affirme que la liberté vivifiante consiste à vouloir se soumettre à toute créature à cause de Dieu. Elle ne peut ainsi se déployer que dans une fréquentation nuptiale de Dieu. La laïcité généreuse et non agressive consiste à offrir à toute personne la possibilité de libérer sa parole et de se laisser enrichir par la parole de l’autre. Ainsi, le vivre-ensemble, l’unité plurielle du genre humain est possible. Abd al Malik, artiste musulman, souhaitait le soir du 11 janvier qu’une laïcité spirituelle puisse s’instaurer. Monseigneur Rouet, lors des journées de la CRAL, rappelait que le spirituel n’est pas l’apanage des personnes confessionnelles mais de toutes celles qui croient en l’homme. 

Nous avons tous des échardes dans nos cœurs. Lucidement reconnues, elles nous permettent de nous désaltérer au puits de nos proches. Jésus ne demande-t-il pas à boire à la Samaritaine ? 

Bonnes fêtes de Pâques !

Brigitte