Notre dame de Montcroix​


Le tableau de Notre Dame de Montcroix est la copie de l’image de Notre-Dame des Jacobins vénérée à la cathédrale de Besançon (une toile de 62 centimètres sur 75) Ce tableau a été peint à Rome à la demande d’un chanoine de Besançon (Claude Ménestrier, né vers 1580 à Vauconcourt), par l’artiste florentin Domenico Cresti, surnommé « il Passignone». Le chanoine s’en revenait de Rome à Besançon, profitant des galères d’une délégation pontificale envoyée à Louis XIII. Ami des arts, il ramenait avec lui tout un lot de peintures et d’objets précieux.

Arrivé à Toulon, le chanoine eut l’idée, avec quelques compagnons, de gagner Marseille par voie de terre, quitte à retrouver les bagages à Marseille. Las, une tempête violente avait sévi et la galère avait sombré. Il fallait déplorer plusieurs morts et la perte de tous les bagages. Trois jours après pourtant, parmi les débris inutilisables, une petite toile roulée arriva sur le rivage : c’était l’image intacte que le chanoine confia aux Dominicains de Besançon.

Le 2 janvier 1633 l’image « miraculeuse » fut intronisée au couvent de la Rivotte. On l’appela d’abord N,-D. des Ondes, parce qu’elle avait été sauvée du naufrage. Comme l’église était le siège de la Confrérie du Rosaire on l’appela aussi N.-D. du Rosaire. Enfin, le sobriquet que la rue Saint-Jacques avait valu aux Dominicains de Paris et d’ailleurs, popularisa le titre qui demeure : N.-D. des Jacobins. Elle prit très vite une grande place dans la piété des Bisontins et des Comtois. Innombrables sont les bienfaits et miracles attribués à son intercession. Transportée à la cathédrale, elle y demeure toujours. Le bisontin Pierre de Loisy en fit plusieurs gravures.

Une de ces gravures arriva à Delémont à l’ancienne chapelle de Montcroix (appelée N.-D. du « Cras »). En 1659 le premier possesseur connu de cette chapelle léguait une somme de cinquante livres pour fournir de l’huile à une lampe continuelle devant le portrait de l’image des Jacobins qui est en sa maison et chapelle de N.-D. du « Cras ». De nombreux ex-voto témoignent que beaucoup de pèlerins venaient prier dans cette chapelle.

En 1792, lors de l’invasion des armées françaises, l’image miraculeuse connut l’exil. Confiée à la garde du chanoine Ignace de Rossé, elle trouva en 1797 asile au couvent de la Visitation de Soleure. Elle fut ramenée à Delémont le 21 septembre 1801 et le 4 octobre elle fut de nouveau exposée à la vénération des fidèles dans la sainte chapelle.

Après la construction de la chapelle de Montcroix (consacrée en 1953), l’image miraculeuse y fut transportée. Elle se trouve dans la chapelle latérale du côté gauche de la chapelle de Montcroix. L’ancienne grille en fer forgé qui montait la garde devant l’image de N.-D. la suivit et sépare maintenant le sanctuaire du reste de la chapelle.